APRÈS AVOIR EXPLIQUÉ CE QUE SONT LES INFRASTRUCTURES GAZ, LA STRATÉGIE NATIONALE ET INTERNATIONALE, NOUS DEVONS RENTRER DANS LA VISION PLUS POLITIQUE.
Le secteur de l’énergie n’a jamais été autant chamboulé que ces dernières années, et le manque de stratégie commune et environnementale amène à des choix qui vont mettre en péril notre modèle historique. Nous voyons bien que le gouvernement navigue à vue et que ses décisions ne tiennent pas dans le temps. Le seul qui ait réussi à maintenir son cap, c’est bien le capital et sa logique court-termiste de versement de dividendes à l’actionnaire. C’est bien une des raisons pour lesquelles nous n’avons toujours pas de Programme pluriannuel de l’énergie (PPE) qui puisse être mis en place. Par conséquent, à la question de l’état de la filière gaz et de ses infrastructures, il faudrait déjà savoir si ENGIE, elle-même, croit en l’avenir du gaz dans le mix énergétique autant que les dividendes qu’elle peut en soutirer, et nous avons, nous, bien du mal à y croire. Tous les jours de l’année, 24 heures sur 24, l’ensemble des agents de la filière œuvre à construire, entretenir, sécuriser, dépanner, surveiller ce merveilleux outil du service public qu’était GDF. Mais, force est de constater que la vision de notre service public n’a pas le même sens dans les projets qui arrivent sur l’ensemble des infrastructures gazières. Nous subissons en permanence des projets de réorganisation, de fusion, d’externalisation, où les maîtres mots de la performance et de l’optimisation ne sont que les seules choses qui sont prioritaires. La recherche du profit à tout prix au détriment de tout le reste, mais surtout du service public et de l’intérêt de l’usager avant tout. C’est bien pour cela que la FNME-CGT porte et revendique une approche différente. Nous avons une vision qui part avant tout de l’intérêt de l’usager, d’un mix énergétique où les deux énergies, gaz et électricité, se soutiennent et ne s’opposent pas.

C’est bien comme cela qu’il faut penser le modèle énergétique de demain, et du principe de base sur lequel nous avons construit notre Programme progressiste de l’énergie (PPE) sur le gaz et l’électricité. Ce qui dérange, c’est de sortir l’énergie du marché et de supprimer toute possibilité de spéculation sur un secteur très lucratif. Sur la performance énergétique, nous partons du principe que la meilleure des énergies est celle que nous ne consommons pas. Pourquoi ne pas redonner cette mission d’accompagnement et d’aides à la transition énergétique à nos entreprises pour redonner de la confiance et éviter toutes les escroqueries et dérives actuelles auxquelles sont confrontés les Français au quotidien. Pour aller plus loin, nous avons même lancé une pétition sur le site du Sénat pour remettre l’ensemble de la facture sur une TVA à 5,5 % et qu’elle puisse redevenir reconnue comme un bien de première nécessité et soulager les usagers qui se trouvent pris à la gorge aujourd’hui.
Thomas Dutel, Secrétaire fédéral